Nous avons vu dans un article précédent, la marche à suivre
pour tirer les hausses, voyons maintenant la procédure pour les extraire et
mettre son miel en pot.
NB : un autre article vous donnera des conseils pour
aménager votre propre salle d’extraction ou petite miellerie.
Pour l’instant, focalisons-nous sur ce qu’il doit être fait
avec cette hausse. Vous avez donc vos hausses dans un endroit clos, sans
ouverture, sans grille d’aération ouverte etc. Vous pouvez car il reste
toujours quelques abeilles, allumer la lumière ou les laisser naturellement se
coller sur les carreaux. Cela permet d’être tranquille pour la partie
extraction.
L’extraction se fait avec des hausses fraichement tirées de
la veille ou du jour.
Il est aussi conseillé d’acheter un déshumidificateur d’air
pour éviter les variations d’humidité dans le miel et dans la salle
d’extraction.
Il y a l’extraction en elle-même puis la mise en pot qui
sont deux étapes distinctes.
Pour l’extraction, la salle doit être fermée et lumineuse,
le premier travail consiste à couper les opercules de cire naturelle, sur les
cadres de hausse pleins.
Vous pouvez faire cette opération avec un couteau, un peigne
ou de l’équipement électrique, peu importe le matériel à ce stade. Une fois
tous les opercules retirés vous pouvez placer les cadres dans l’extracteur.
Le miel commence à couler par gravité au fond de
l’extracteur, il faut alors fermer hermétiquement l’extracteur (le robinet du
bas) et placer un seau en PVC alimentaire pour récupérer le miel à la sortie de
l’extracteur. Un extracteur tangentiel peut prendre moins de cadres qu’un
radial qui peut pour le plus petit recevoir 9 cadres.
Astuces : Vous devez répartir les cadres selon le poids
dès le début du chargement quel que soit votre modèle d’extracteur.
Les jeux sont faits !
Si vous avez un moteur électrique vous pouvez le faire
tourner doucement puis plus vite, l’extracteur pour apiculteur amateur repose
sur un trépied il est donc simple de poser ses propres pieds sur les pattes
métalliques pour éviter les mouvements trop brusques de l’extracteur.
Si vous n’avez pas de moteur, c’est le moment de sortir ses
muscles !
Avoir un moteur est avantageux pour ne pas vous fatiguer
mais surtout pour pouvoir continuer de couper les opercules dans le même temps.
Tourner la manivelle n’est la bonne technique que si vous avez 2 à 3 ruches.
Après que les mouvements de l’extracteur s’arrêtent et que
le miel ne coule plus, vous pouvez inverser le sens de rotation car il reste
toujours du miel de l’autre côté des cadres. Cette opération peut être faite
deux fois.
De cette manière, vous avez extrait un maximum de miel, le
miel restant ou pouvant rester dans les alvéoles est certainement du miel de
colza ou du miel ayant encore son opercule.
A ce stade, vous pouvez reprendre les cadres et les remettre
dans la même hausse, vous pouvez aussi ouvrir la vanne de l’extracteur et peut
être sourire à la sortie de votre miel…
Astuces : Trouver une cale pour pencher l’extracteur,
vous récupérerez tout le miel.
Évitez aussi de remplir le seau à fond, le miel ayant une
densité de 1.4, le seau peut être plus lourd qu’il n’en a l’air : il peut
être lourd à manipuler ou la anse peut se briser. Ce ne serait pas le
moment !!!
NB : si lors des diverses manipulations, du miel coule
à terre, nettoyer tout de suite avec de l’eau très chaude, cela évitera les
sols durs à nettoyer après l’extraction et la mise en pot et de possibles
chutes.
Après l’extraction de tous les cadres, et le remplissage des
seaux que je vous espère nombreux, vous pouvez passer le miel au maturateur surmonté
d’un filtre, le filtre retient les plus grosses impuretés du miel et c’est
aussi à ce moment-là qu’un apiculteur
affamé peut goûter sa production, de la journée, du mois ou celle de la
saison !
Le miel devra rester deux jours dans le maturateur, ainsi
l’unique chose qui puisse gêner la récolte n’est pas le fait d’avoir un moteur
ou des bras mais bien d’avoir un seul maturateur !
Le miel doit passer du temps en maturateur car les dernières
impuretés vont faire surface et une écume naturelle va se former. Elle peut
être enlevée au bout de deux jours, ou d’un jour et d’une nuit.
Si vous avez bien suivi : le lendemain si vous avez
utilisé l’extracteur le matin, vous pouvez enlever l’écume puis mettre en
pot !
Pour les petites récoltes, les cales sous le maturateur
peuvent aussi aider à faire des pots pleins !
NB : il est conseillé pour la mise en pot de prendre
une balance numérique fiable, car s’en tenir à la forme du pot ne donne jamais
vraiment la bonne capacité. Pour votre production en amateur vous pouvez vous
en passer mais au-delà de 100 kilos, utiliser une balance, c’est aussi sortir
plus de pots !
Et bien sûr à la fin de cette mise en pot, un nettoyage
s’impose à l’eau chaude, sauf si vous prévoyez de poursuivre l’extraction sur
plusieurs jours. Quoiqu’il en soit vous devez toujours nettoyer l’ensemble de
votre matériel et le rincer, le faire sécher et vous devez laver votre local
après chaque récolte.
Après ce lavage, il est intéressant de laisser sécher les
éléments et de capter l’humidité résiduelle avec votre déshumidificateur. Vous
pouvez aussi couvrir votre matériel pour éviter la poussière et les saletés
durant la période basse.