COMMENT CONCEVOIR MA MIELLERIE ? MON LOCAL D'EXTRACTION ?


Installer une véritable miellerie est l’affaire de professionnels, d’autant que celle-ci est réservée aux apiculteurs professionnels et installés avec plusieurs dizaines voire centaines de ruches.

Qu’en est-il pour les apiculteurs amateurs ?


Comme je l’ai précisé dans des articles antérieurs, il est possible de mutualiser le matériel entre apiculteurs et de s’entraider. Il est aussi possible, dans certains cas d’utiliser le rucher école et le matériel de votre syndicat apicole ou de votre association.

Cela vous demande d’engager moins de moyens dans votre production, mais vous êtes alors contraints par des horaires, des locations ou tout autre désavantage de ce genre de système.

Une fois que vous avez atteint soit un certain niveau d’expérience, ou alors un certain nombre de ruches, il peut être intéressant de disposer de votre propre matériel.

Avant l’achat : la réflexion !

La réflexion dans le cas où vous voulez votre propre salle d’extraction se fera selon deux aspects :

-          La réflexion pour le local

-          La réflexion pour l’achat du matériel


Le local doit se trouver chez vous, où sur un terrain vous appartenant, le mieux est de diviser un garage, réutiliser une arrière cuisine pour baisser les coûts de construction et s’éviter les démarches d’un permis de construire. La parade  est d’avoir un local de moins de 20 m2 mais il vaut mieux être à l’aise pour l’extraction qu’à l’étroit.

Néanmoins, il ne tient qu’à vous de faire les démarches administratives en fonction de votre projet.

Le local que vous devez construire doit pouvoir être alimenté en électricité, après tout, vous n’allez pas tourner la manivelle du lever au coucher du soleil ! Il doit aussi y avoir un raccordement à l’eau (chaude) à proximité ou directement dans la salle d’extraction. Et vous devez aussi avoir un point de lumière vers lequel les abeilles restées dans les hausses vont converger. De cette manière vous serez moins dérangé !

Au niveau branchement électrique, vous avez besoin de prises de courant, le minimum est de une pour l’extracteur, mais vous pouvez en avoir plusieurs, vous devez aussi avoir une ampoule au plafond, pour capter les dernières abeilles des hausses.

Si vous avez l’eau dans votre local, vous pouvez avoir un lavabo.

Le sol doit être couvert de carrelage et les murs peuvent l’être aussi, pour faciliter le nettoyage et la propreté de la pièce.

Ce carrelage au sol peut être antidérapant, mais ce n’est pas une obligation, il s’agit plutôt d’une précaution.

En même temps que les travaux de carrelage, il est aussi recommandé de bétonner des pas de vis dans la dalle pour sceller l’extracteur au sol. Cela évite de devoir rester dessus pour éviter les dégâts et les mouvements.

La pièce ne doit pas avoir de dimensions spécifiques mais il faut penser à :

-          Avoir la place pour un passage (1.5 m) en plus du matériel, passage avec les hausses, les seaux et le maturateur.

-          Pouvoir placer le maturateur à hauteur : 1.20 m pour pouvoir mettre en pots assis à une table.

La conception de votre propre local peut facilement vous permettre de gagner en confort !

-          Prévoir une seconde table pour griffer les cadres ou retirer l’opercule de cire.

-          Selon votre goût, subdiviser votre local pour avoir une pièce entièrement fermée pour les hausses à extraire ou si le nombre n’est pas conséquent, les avoir dans l’espace miellerie mais il ne faut pas oublier de le prendre en compte.

Et enfin vous pouvez aussi penser aux longues et chaudes journées d’été pour éviter de placer votre local plein sud et avoir à souffrir sans pouvoir ouvrir une fenêtre.

Dans le même ordre d’idée, vous pouvez aussi prévoir un ventilateur ; un déshumidificateur d’air, et un système de vérin sur votre porte pour ne pas avoir de mauvaises surprises et être sûr de sa fermeture.

Ah, j’oubliais aussi un peu de radio pour vous aider, car même si c’est assez motivant d’extraire son miel et encore mieux de le mettre en pot ou d’y coller son étiquette, une journée ou une matinée à ne faire que ça s’est assez long !

Et le matériel minimum ?


Pour commencer, vous devez mettre « trois ensembles » dans votre local d’extraction :

-          Un repose cadre avec un bac inox ou il existe des modèles en plastique avec présentoir de cadre pour griffer les cadres ou les désoperculer au couteau.

Il est possible d’aller plus vite avec le couteau mais cela peut abîmer les cadres, surtout le temps de prendre « le coup ».

Le peigne, c’est plus lent, mais plus précis et vous ne risquez pas de vous couper, il existe aussi des couteaux électriques qui sont chauffants.

-          Le second « ensemble » est l’extracteur lui-même : voir l’article sur l’extraction du miel pour avoir plus de détails. Clairement, c’est le poste des dépenses, sur lequel  il ne faut pas se restreindre, un bon extracteur peut durer des années et avoir un moteur peut permettre de gagner du temps et de la sueur !

Pour ce qui est de la capacité en cadres : il est selon moi préférable d’avoir un radial avec un minimum de neuf cadres en capacité et si vous devez en acheter un plus grand : passez directement à un 18 cadres, c’est l’équivalent de deux hausses par temps d’extraction.



-          Le dernier « ensemble » est le maturateur et son filtre, vous devez prendre un filtre avec des mailles serrées pour récupérer un maximum d’impuretés et un maturateur d’au moins 100 kg de capacité si vous dépassez les 6 ruches en élevage.

-          Vous pouvez aussi en avoir un en supplément, pour les augmentations de production : on ne va pas s’en plaindre !

Comment obtenir tout ce matériel ?


En allant dans un magasin apicole proche de chez vous, vous pouvez avoir des offres  «  extraction » ou des offres pour les apiculteurs débutants.

L’investissement pour un tel matériel peut être conséquent 1200 à 1500 € environ mais l’amortissement peut se faire sur des années et le matériel bien entretenu et nettoyé peut durer longtemps !

Dans les structures plus éloignées et dispersées sur l’ensemble de la France, des prix peuvent être moindres mais attention à la livraison ou au chargement de tout ce matériel (coûts) qui peuvent parfois être supérieurs à la marge plus importante du magasin local.

Dans les grosses structures, vous pouvez bénéficier de promotions et si ce type de magasin est éloigné de chez vous, vous pouvez rentabiliser le trajet en achetant tout en une fois, votre matériel d’extraction et tout le matériel et les consommables de la saison.

Même si la facture peut grimper assez vite, une petite réduction pour achat en grosse quantité peut mettre un peu de baume à votre carte bleue.

Et l’option de l’occasion ?


Si vous ne voulez pas avoir à dépenser une telle somme ou si vous avez déjà une partie du matériel, acheter d’occasion vous permet d’économiser, il existe des rubriques petites annonces dans les revues spécialisées et le bouche à oreille lorsque l’on fait partie d’une association ou d’un syndicat.



Même si le matériel ne rouille pas, c’est en général en inox, il faut être sûr de la désinfection et de la propreté du matériel acquis. Vous passerez du temps à tout relaver mais cela vaut la peine de démarrer l’extraction avec du matériel propre.

Attention cependant à l’usure d’un moteur d’extracteur, des roulements et autres pièces en rotation, ce seront alors les premières à être défaillantes, c’est un risque qu’il faut prendre en compte et calculer.

Astuce :

Pour éviter dans tous les cas, ce genre de problèmes, vous pouvez avant tout nettoyage intégral, (matériel et local) mettre à l’abri le moteur de votre extracteur, le garder dans un endroit sec.